1. Moins de 3.5% des expériences sur animaux sont très contraignantes
L’industrie pharmaceutique, les chercheurs, les spécialistesdes animaux de laboratoire, la Confédération, les organisationsde protection des animaux et les cercles politiques s’engagentdepuis plus de 30 ans pour l’application des principes des 3R.Notamment grâce à l’encouragement systématique des 3R,le nombre d’animaux d’expérience est passé d’environ 2 millionsen 1983 à moins de 575 000 en 2019 et les contraintes imposéesaux animaux ont régulièrement diminué. Moins de 3.5%des expériences sur animaux réalisées en 2019 ont été classéescomme très contraignantes. L’industrie pharmaceutiques’engage à poursuivre systématiquement ses efforts actuelspour réduire l’expérimentation animale au strict minimum.
2. Interdire la recherche a des conséquences négatives pour les patient-e-s
Même si les expériences sur animaux très contraignantes(degré de gravité 3) ne représentent qu’une petite partiede la recherche impliquant des animaux, les interdire auraitde lourdes conséquences négatives. Cela mettrait nonseulement en danger la place de recherche qu’est la Suisse,mais empêcherait aussi le développement de nouveauxtraitements plus efficaces contre des maladies graves commele cancer, la polyarthrite rhumatoïde ou la sclérose en plaques.Ce sont précisément les modèles animaux permettant dechercher de nouvelles approches thérapeutiques contre desmaladies graves telles que celles-ci qui sont souvent classésdans le degré de gravité 3. L’interdiction de la recherchetoucherait donc non seulement les chercheuses et chercheursdes hautes écoles, universités et de l’industrie pharmaceutique,mais aussi et surtout les patient-e-s qui ont grand besoin detraitements plus efficaces.
3. Une législation sévère protège la dignité animale
La Suisse dispose de l’une des lois sur la protection des animauxles plus sévères au monde. Une expérience sur animauxn’est autorisée que s’il n’y a pas d’alternative reconnue. Lapesée éthique des intérêts est obligatoire et doit pencher ducôté du bénéfice attendu par rapport aux contraintes imposéesaux animaux. Dans le cas contraire, l’expérience n’estpas autorisée. La loi protège ainsi le bien-être et la dignité del’animal. La plupart des questions peuvent être traitées àl’aide d’expériences sur la souris ou le rat. En 2019, ils représentaientenviron 80% de l’ensemble des animaux de laboratoireen Suisse (cf. graphique à la page suivante). Pour unepetite partie des expériences et en fonction de la questionposée, on utilise aussi des moutons, des porcs, des volailles,des poissons, des chiens ou des primates non hominidés.Les études sur des primates non hominidés ne sont autoriséesque si les connaissances attendues ne peuvent pas êtreobtenues par des méthodes de substitution n’utilisant pasd’animaux ou avec d’autres espèces animales.
4. Quatre degrés de gravité
En Suisse, l’expérimentation animale est classée en quatredegrés de gravité. Le degré de gravité 0 signifie que l’animaln’est soumis à aucune contrainte, comme c’est le cas parexemple dans une étude d’observation. Le degré de gravité0 concerne 40% des animaux utilisés en Suisse pour desexpériences. Le degré de gravité 1 correspond à de légèrescontraintes (p. ex. prise de sang). Le degré de gravité 2 signifiecontrainte moyenne (p. ex. intervention chirurgicale sousanesthésie générale). Les expériences fortement contraignantes(degré de gravité 3) ne sont utilisées que pour la recherchesur des maladies graves comme la sclérose enplaques ou la polyarthrite rhumatoïde. En Suisse, en 2019,moins de 3.5% de l’ensemble des expériences sur animauxont été classées dans le degré de gravité 3. Près de 95% des animaux utilisés dans ces expériences étaient des souris et des rats.
5. Classement dans un degré de gravité
Le classement dans un degré de gravité est toujours effectuéavant le début de l’expérience (classement prospectif).Les chercheurs doivent indiquer le degré de gravité maximalanticipé au cours de l’expérience. Or, l’élément décisif pourla contrainte subie par les animaux n’est pas le classementprospectif mais la manière dont les animaux réagissent àun processus. C’est pourquoi, une fois l’expérience finie, elleest évaluée et chaque animal est classé dans le degré degravité qu’il a effectivement subi au cours de l’expérience(classement rétrospectif).Si un animal meurt pendant une expérience, celle-ci estautomatiquement classée dans le degré de gravité 3, ycompris si un animal meurt de sa belle mort pendant uneexpérience de degré de gravité 0. Étant donné que celapeut toujours se produire, interdire les expériences dudegré de gravité 3 reviendrait à les interdire toutes, et doncà interdire la recherche.
6. Définition de critères d’interruption
En outre, la loi requiert de définir des critères d’interruptionappropriés dès la demande d’autorisation de l’expérience.Ces critères d’interruption peuvent être légèrement modifiésde manière à faire entrer immédiatement de nouvelles connaissancesdans les expériences en cours. Cela permet d’éviteraux animaux des contraintes inutiles. En automne 2018, l’Officefédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires aen outre publié une nouvelle directive de classement prospectif.Le degré de gravité des expériences du domaine de la recherchecérébrale (maladies neurodégénératives, p. ex. maladiede Parkinson) a par exemple été relevé à 3 au lieu de 2.